” La notion d’école inclusive repose en premier lieu sur un principe éthique : celui du droit pour tout enfant, quel qu’il soit, à fréquenter l’école ordinaire. Elle s’oppose à l’exclusion ou à la mise à l’écart de certaines catégories d’enfants, en fonction de leurs caractéristiques. Elle se distingue aussi de l’intégration dans le sens où il ne s’agit pas d’accepter à l’école, ou d’y réintégrer, des enfants considérés au départ comme nécessitant une éducation séparée, en raison de différences ou de particularités. […]

L’éducation inclusive, au contraire, est une position radicale « demandant que les écoles se transforment elles-mêmes en communautés scolaires où tous les apprenants sont accueillis sur la base d’un droit égal » (Armstrong, 1998, p. 53). Tous les enfants y ont, a priori, leur place de plein droit. […]

Poser ce principe ne signifie pas pour autant un nivellement des différences, mais au contraire une reconnaissance de la diversité. L’objectif est de développer une école qui accepte et prenne en compte les différences. « Une école inclusive accueille tout le monde sans distinction. Cela signifie que la culture de l’école doit être telle que personne ne soit stigmatisé (…).» (Armstrong et Barton, 2003, p. 95). […]

Dans une perspective inclusive, on considère que c’est prioritairement à l’école de s’adapter pour prendre en compte la diversité des élèves, c’est-à-dire de s’engager dans une évolution des pratiques d’accueil et d’enseignement, pour permettre à tous les élèves d’apprendre. L’intégration repose ainsi plutôt sur une conception individualisante (et déficitaire) du handicap, celui-ci étant lié aux manques du sujet, que l’on tente de compenser ou réparer. Au contraire, la notion d’école inclusive prend en compte la dimension sociale du handicap, entendu comme une entrave à la participation, résultant de l’interaction entre des caractéristiques individuelles et les exigences du milieu. Elle met l’accent sur le fonctionnement scolaire et sur les conditions pédagogiques à instaurer pour réduire les obstacles aux apprentissages. “[1]

[1] Intégration ou inclusion ? – Plaisance, Belmont, Verillon, Schneider in Nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation n° 37 1er trim. 2007